PubGazetteHaiti202005

Haïti: le régime de sanctions ciblées et l’embargo de l’ONU sur les armes prolongé

PHOTO CLARENS SIFFROY, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé le vendredi 17 octobre pour un an l’embargo sur les armes et équipements militaires à destination d’Haïti, sauf exception, et ajouté deux personnes sur sa liste de sanctions.

En 2022, pour tenter de freiner l’escalade de la violence des gangs qui ravagent le pays, le Conseil avait mis en place un régime de sanctions incluant un embargo ciblé sur les armes, renforcé ensuite pour interdire tous les transferts d’armements vers Haïti, embargo qui exclut toutefois les forces de l’ordre haïtiennes et la mission internationale d’aide à la police. 

Soulignant son inquiétude quant à l’impact du trafic d’armes à destination des gangs, le Conseil a prolongé vendredi cet embargo d’un an, dans une résolution adoptée à l’unanimité. 
Un embargo à l’efficacité toutefois contesté. 

Ainsi, en juin, le groupe d’experts chargé de surveiller l’application des sanctions avait jugé que l’embargo, à l’application « très limitée », n’a pas d’« incidences notables » sur la capacité des gangs qui « continuent d’acquérir suffisamment d’armes et de munitions pour maintenir leur puissance de feu sur plusieurs fronts ».  

Au cours de la période considérée (octobre 2024 à février 2025), ils ont notamment pu se procurer « des quantités croissantes » de fusils-mitrailleurs, « renforçant ainsi leur capacité létale et ajoutant aux difficultés rencontrées par les forces de sécurité ». 

En plus du trafic d’armes en provenance des États-Unis, les experts notaient des « détournements » de stocks de la police haïtienne et de ceux de la République dominicaine voisine, grâce à des agents corrompus.


Le Conseil a d’autre part prolongé vendredi pour un an le régime de sanctions ciblées (interdiction de voyager, gel des avoirs) mis en place en 2022, ajoutant deux personnes à la liste : Dimitri Herard, ancien chef de la sécurité présidentielle lors du mandat du président Jovenel Moïse assassiné en 2021, et accusé de jouer un « rôle clé » dans le soutien aux activités des gangs ; et Kempes Sanon, chef du gang des Argentins, aussi connu sous le nom de Bel Air. 

La liste compte ainsi désormais 9 individus et deux groupes, dont l’alliance de gangs Viv Ansanm et son puissant chef Jimmy « Barbecue » Chérizier. 

Les États-Unis ont eux aussi annoncé le même vendredi ajouter Dimitri Herard et Kempes Sanon sur leur liste de sanctions.


Avec La Presse

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